dimanche 15 janvier 2012

Mon avis sur Imaginaerum

Enfin ! Après 4 ans de dure attente, je peux enfin jouir du nouvel album de Nightwish ! Laissez-moi profiter de ma joie, ma première écoute (5 jours avant sa sortie en Finlande) a été sans doute un des plus beaux jours de ma vie. Je n'écris mon avis que maintenant car j'ai été très occupée ces derniers temps et j'avais besoin de m'imprégner complètement de cette merveille avant de mettre des mots dessus, car l'album est très compliqué, il recèle de nombreux secrets et de magie et la première écoute ne lui rend certainement pas justice ... Désolée d'avance pour l'avis mal exprimé, j'ai parfois été submergée par les émotions :)

Jaquette_IM

Je vais tout de suite commencer avec la première chanson, Taikatalvi, introduction de presque 3 minutes à l'album. Il s'agit d'une douce berceuse en finnois chantée par Marco. Le titre signifie "magie de l'hiver" et décrit parfaitement l'ambiance qui règne tout au long du court morceau. C'est une très belle entrée en matière qui annonce l'atmosphère de "Noël" pour la suite. La fin ouvre d'ailleurs bien sur le prochain morceau ...

Storytime, le premier single tiré d'Imaginaerum, est un choix tout à fait justifié. Des riffs remarquables et assez lourds sont soutenus tout au long de la chanson jusqu'à un refrain très entraînant, rapide et facilement mémorable, qui me rappelle celui d'Escapist, assez typique de Nightwish donc. La voix d'Anette semble très différente, presqu'enfantine au début, on sent que son chant sera davantage varié sur l'album, mais la chanson lui va vraiment comme un gant. L'orchestre est finalement pas très présent, mais aucun vide n'apparaît grâce au piano davantage mis en valeur. Notons la présence de splendides percussions vers la fin. La petite nouveauté réside dans la seconde moitié du morceau, à savoir les merveilleux choeurs d'enfants, surprenants, nous plongenant dans une ambiance de Noël. Le tout n'est pas épique non plus, ce qui convient très bien au format single. La fin me semble à chaque fois un peu trop "brutale", elle arrive un peu trop vite à mon goût, mais ce n'est certainement pas une lacune à retenir ;) Plusieurs écoutes sont nécessaires pour l'apprécier à sa juste valeur et il promet un album très varié et innovant. En ce qui concerne les paroles, elles sont très simples et nightwishiennes. Les petites références à Blanche-Neige (également présentes dans le clip) m'ont fait sourire.

Ghost River est très lourd et sombre, grâce à des riffs de guitare très heavy dès le début. L'orchestre nous offre une petite ambiance un peu "scary" pendant les couplets, interprêtés par Anette, dont la voix est moins surprenante que sur Storytime, mais efficace. Le refrain est chanté par Marco avec une voix rappelant Master Passion Greed, alors qu'Anette s'immisce parfois pour créer une espèce de dialogue entre ange et démon, puis elle chante en choeur derrière. Les paroles du refrain sont telles qu'il ne nous reste en mémoire que le mot "down/drown" répété plein de fois. Il est d'ailleurs repris par les choeurs d'enfant vers la fin et ce break est suivi d'Anette à capella. Pour faire court, beaucoup d'émotions passent déjà à travers ce morceau, première structure compliquée de l'album.

Continuons avec Slow, Love, Slow, la première ballade, qui nous apporte également une première nouveauté : du jazz ! En effet, dès le début, on sait que le piano sera maître de cette chanson et le chant d'Anette confirme le registre mid-tempo jazzy. On s'imagine facilement dans un cabaret en train d'écouter Tuomas au piano, Anette allongée sur ce dernier (le piano, hein ^^) comme sur une des photos du tournage du film. Comme on peut le deviner par le titre, le rythme est très lent, mais on n'est jamais ennuyé. L'amplification et la progression du refrain à la fin est magnifique, la voix d'Anette débordant de puissance. Le morceau se termine avec un nouvel instrument ... le saxophone ! Un tic-tac d'horloge qui semble ne jamais se terminer rend le tout encore plus mystérieux à la fin. Ce morceau est donc assez perturbant au départ, la surprise nous accable avant même qu'on ait le temps d'apprécier le morceau, mais il reste finalement inoubliable !

Nous sommes ensuite littéralement surpris par I Want My Tears Back, commençant avec des guitares qui nous effraient après le morceau précédent. On revient à une ambiance nightwishienne, bien qu'on démarre en trombe avec les cornemuses de Troy Donockley qui sont légion dans ce morceau, offrant un climat à la Irlandaise, et qui m'ont un peu rappelé les anciens morceaux d'Ensipherum. La structure est très simple et le refrain souvent répété peu original, mais j'ai pourtant vite été séduite grâce à l'ambiance festive, renforcée par les claps de mains, qu'on a envie d'accompagner. Bref, voici le successeur de Last Of The Wilds, qui promet un moment fort en live !

Scaretale a pour moi été la plus grande surprise d'Imaginaerum ! C'est en l'écoutant que j'ai eu les plus grands papillons dans le ventre. C'est une véritable montagne russe à elle toute seule ! On commence doucement avec de féériques choeurs d'enfants, comme dans une chanson de Noël, mais effrayants car on s'attend en plein milieu d'un gros "boum" de Nightwish. Ce qui arrive soudainement avec des violons en masse, qui annoncent un morceau fort en rebondissements. Rejoignent ensuite la batterie et les guitares, offrant un registre plus heavy, grâce auquel Scaretale devient un gros gros coup de coeur avant même qu'Anette ne commence à chanter. Celle-ci possède une voix tout à fait nouvelle, effrayante, presqu'agressive. La structure de la chanson est également spéciale, il n'y a pas vraiment de refrain. Marco nous introduit ensuite le spectacle en nous invitant dans cet énorme parc d'attraction qu'est Imaginaerum. Vous pourrez être surpris par son chant ... bizarre. Ca m'a fait énormément rire au début, mais c'est finalement assez "scary". S'en suit un long moment orchestral dans une atmosphère digne d'un Danny Elfman, qui m'a fait penser à la bande-originale du troisième Harry Potter (par John Williams). Anette revient à la fin du morceau, de nouveau rapide, mais qui se déguste avec délice. Les paroles correspondent à la musique et laissent notamment penser que c'est le morceau parfait pour introduire les concerts avec le "Ladies and gentlemen, be heartlessly welcome ...". Bref, entre rêve et cauchemar, mon morceau préféré de l'album pour l'instant.

S'en suit sans aucune coupure Arabesque, une pièce instrumentale très courte, mais sympathique, qui continue la tradition de la chanson avec, comme le titre l'indique, des tons arabisants. On en retient surtout des percussions en masse, mais beaucoup de récits passent par la tête en l'écoutant. Il est presqu'épique, malgré sa longueur.

On retrouve une ambiance beaucoup plus douce avec Turn Loose The Mermaids, deuxième ballade. la performance d'Anette est à son comble, je suis une fois de plus frappée par sa merveilleuse diction. Des flûtes et un piano tout en douceur, dont les notes coulent goutte après goutte, rappellent Meadows Of Heaven. Beaucoup d'émotions se dégagent de ce morceau. Les paroles aussi très touchantes m'ont rappelé cette ambiance pleine d'amour dans la partie Mother & Father de The Poet And The Pendulum. J'ai appris, après avoir écrit cet avis, que Tuomas avait composé cette chanson en hommage à son grand-père décédé et, maintenant que j'y repense, cela se ressent.

Rest Calm m'a véritablement surprise, de par son côté heavy au départ, presque doom, mais aussi parce que je m'attendais à une ballade, à cause du titre. J'adore les retours de Nightwish aux sources du vrai métal. Instrumentalement, c'est juste parfait. Une fois les yeux fermés, on a l'impression de courir pour échapper à un danger (mon ressenti ^^). C'est Marco qui interprête les couplets, sur des guitares assez lourdes, et il est ensuite rejoint par Anette. Mais dès qu'arrive le refrain, également introduit par la chanteuse, on revient à un tempo lent, très envoûtant. Elle chante également avec les choeurs d'enfants et nous offre un final tout en beauté dans l'ambiance du Mutter de Rammstein. Il s'agit d'une de mes pièces favorites de l'album.

La prochaine ballade, The Crow, The Owl And The Dove, a été écrite par Marco Hietala. A première vue frappante par sa simplicité, après réflexion, elle déborde d'originalité et de points positifs qui me font m'interroger sur les nombreuses critiques négatives de la "Birdie Song". Tout d'abord, j'ai été très marquée par sa progression jusqu'au bout. Un début acoustique superbe, où j'ai réalisé que la voix de Marco était ce que j'ai entendu de mieux dans ma vie en matière de chant masculin. C'est vous dire comme la langue française manque de superlatifs pour décrire mon sentiment ! Très vite, on s'aperçoit qu'il s'agira d'un merveilleux duo avec Anette, très touchante dans son interprétation. Au moment de commencer le premier couplet, l'ambiance mystérieuse débordante de mélancolie m'a émue et j'ai été parcourue de frissons jusqu'au point de laisser échapper quelques larmes. L'orchestre ne se démarque pas, mais c'est loin d'être nécessaire ici. La suite à la structure assez classique offre un très beau refrain raffiné jusqu'à l'apothéose du duo à 1min55 qui dégage des émotions en masse. Ensuite vient la (très grande !) surprise du morceau et probablement le petit hic que je ne parviens pas à comprendre. En effet, avant d'entamer ses superbes passages à la cornemuse, Troy Donockley arrive comme un cheveu sur la soupe et gâche la magie avec une voix digne d'un Boys Band des années 90 ^^ Heureusement, après ce court moment énigmatique, le piano revient plus envoûtant que jamais et le duo répare la lacune en reprenant le refrain deux fois. La fin m'a laissée tout en émotion, avec une Anette attendrissante qui termine le morceau tout en beauté. Enfin, un petit mot sur les paroles que je trouve particulièrement épatantes ! Encore une fois, mon poète préféré offre une symbolique des oiseaux très réussie et le message passe clairement. En conclusion, voici une magnifique ballade dans laquelle les voix d'Anette et de Marco se marient parfaitement et que je rêverais de voir en live ! Pour rappel, il s'agit du futur second single tiré de cet album ;)

Le morceau suivant, Last Ride Of The Day, a également un véritable potentiel pour un supposé single. Pour rappel, c'est de lui que vient le remix du Kiteen Pallo. Le riff de ce remix est d'ailleurs répété tout au long du morceau original, mais sans que ce soit encombrant. On revient à du pur Nightwish, avec un refrain très mélodique et une structure simple, successeur d'Escapist, mais bien plus rapide. J'ai été très séduite par cette chanson. Anette commence par chuchoter, jusqu'à un refrain entraînant et assez grandiloquent. Le morceau porte également bien son nom, c'est véritablement le dernier tour sur la montagne russe d'Imaginaerum.

Song Of Myself. Que dire de ce morceau ? Commençons par le présenter. Longue pièce de presque 14 minutes, hommage à Walt Whitman (un poète), tous les fans s'attendaient à un successeur épique et inoubliable aux fameux Ghost Love Score et The Poet And The Pendulum. La chanson est divisée en quatre parties bien distinctes, certaines meilleures que d'autres ... La première, From A Dusty Bookshelf, est un petit prélude instrumental. S'en suit All That Great Heart Lying Still, où Anette commence par chuchoter, mais démarre ensuite en trombe avec un couplet et un refrain qui me plaît énormément. Cependant, c'est surtout la troisième partie, Piano Black, qui m'a fait baver. Quel coup de coeur ! Instrumentalement, c'est plus que parfait ! L'orchestre est déchaîné, mais lent (oui oui, c'est possible), les violons sont tordants et ce piano puissant sous des notes graves m'a véritablement réconciliée avec cet instrument, dont je ne connaissais pas encore les capacités, apparemment. Et puis quelle guitare-basse ! Sans oublier Anette et son chant envoûtant. Le final est également très intense : les choeurs entrecoupés de silences me donnent trop envie de voir ça en live ! Tout ceci n'est contenu que dans la première moitié de la chanson. La dernière, intitulée simplement Love, est un long poème récité par plusieurs personnes (enfants, femmes, personnes âgées ...), sur un fond très doux d'orchestre et de piano. Bien que le groupe ait déjà fait appel à d'autres voix pour lire des petits poèmes, cette partie est très innovante. D'abord, par sa longueur : au début, j'ai même trouvé le poème un peu trop long, mais on finit par comprendre son sens. Il faut ici évidemment davantage se pencher sur les paroles que la musicalité. Et comme d'habitude, même si les énigmes sont présentes à chaque ligne, Tuomas m'a épatée de ce côté-là : un poème plein de sens, de messages, de symbolique et d'émotions. Bref, Song Of Myself n'a peut-être pas convaincu ceux qui recherchaient un second The Poet And The Pendulum, mais quel intérêt y aurait-il à recommencer la même expérience ? Nightwish est le groupe le plus varié que j'aie jamais connu et, avec chaque chanson, il apporte quelque chose de nouveau, comme avec Song Of Myself. A chaque nouvelle écoute, on découvre quelque chose dans cette chanson. C'est ce que j'appelle un morceau épique chez Nightwish !

Le tout dernier morceau, Imaginaerum, est une pièce instrumentale écrite pour conclure le film, mais aussi l'album. Elle se fera surtout apprécier une fois qu'on aura bien imprégné chaque chanson de ce dernier, puisqu'elle récapitule tous les grands airs de l'album entier. C'est surtout ce morceau qui nous introduit déjà le film Imaginaerum. Sa construction est tout à fait celle d'une bande originale. C'est marrant de s'amuser à retrouver les différentes chansons ^^ Une belle outro pour Imaginaerum.

En conclusion, vous l'aurez compris, je suis une fane heureuse ! :D Pour décrire en un mot Imaginaerum, Tuomas répond : "une énorme montagne russe". A présent, je suis tout à fait d'accord avec ce terme ! Ce véritable chef d'oeuvre recèle de nombreux secrets, à travers chaque chanson. Il est plein d'innovation, de surprises, de musicalité, de magie et de sens. J'ai été littéralement bouche bée après ma première écoute, je ne comprenais pas encore tout, à cause de sa complexité, mais je n'avais qu'une envie : le réécouter, et le plus vite possible ! A chaque album du groupe, je me dis que c'est l'apothéose de tout leur travail. Aujourd'hui, je peux affirmer sans honte que je suis une fane de Nightwish et j'ai tellement foi en eux, que je suis sûre qu'ils ne me décevront jamais, mais qu'ils me surprendront toujours ! J'attends maintenant avec impatience la tournée (J-6 !) et, surtout, le concert à Bruxelles en avril, ainsi que le film Imaginaerum.

Il vous reste une semaine pour tenter de le gagner à mon concours, ainsi que deux autres lots surprises ;)

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